vendredi 22 août 2014

Nous avons pris des gallons

Fébrile, nous sommes ce matin du 20 Août. Je mets ma tête dehors par l'écoutille pour sentir le vent sur mon visage ; il est toujours de l'Est. Il annonce cette direction pour le prochain 24h avec une vélocité entre 10 et 15 noeuds et une réduction des vents dans la nuit entre 5 et 10 noeuds. C'est limite mais les prochains 7 jours au moins c'est pire et impossible pour nous de penser de prendre la mer à ces conditions.

Les vents d'Est proviennent du large. La vague a amplement le temps de grossir et devenir une mer formée. Les vents d'Ouest proviennent de la côte. Un vent du Nord Ouest après le passage d'un front, nous aurait propulsé sans de mer formée. Mais bon nous nous lançons. L'idée était d'aller au bout de la baie de Sandy Hook et voir comment la mer allait se comporter et décider go ou no go. ......Go!

Nous laissons la dernière bouée rouge. Le vent est établit, nous sortons les deux voiles. Nous sommes au près avec une légère gite. Nous jubilons complètement. Charlotte surf les vagues de la mer! Nous voyons des dauphins! Au moins une bonne vingtaine. Le soleil brille. Les enfants sont heureux et nous, alors nous, nous avons des trop-pleins. Nous sommes partis en mer pour les prochains 26 heures.

La  nuit va tomber. Le vent se lève, toujours de l'Est. La mer commence à se former. Nous allons coucher les enfants. Ça commence à être difficile de marcher dans le cockpit. Charlotte part d'un côté à l'autre. Les vagues de plus en plus grosses. Le soleil est bientôt couché et on se dit que le vent diminuera comme prévu. Je refais une vérification météo : aucun changement. Mais le vent lui augmente... Pourtant.... La nuit va tomber et le ciel se bouche. J'appelle sur le canal 16 la garde côtière et demande un rapport météo sur notre route et j'en profite pour leur donner notre plan de navigation. Ok rien de significatif. Les heures passent et le bateau fait un roulis incessant de gauche à droite. Le pilote automatique a de la misère à garder son cap. Nous faisons donc le trajet à la mitaine....toute la nuit. À babord, je regarde, un rideau noir. C'est vertigineux. Le ciel est couvert. Je dois aller dormir. Cathy prend la relève. Je lui donne notre position, un brefing du trafic maritime autour de nous, un estimé d'arriver à notre prochain point d'intersection, inquiet légèrement, je vais essayer d'aller dormir un peu. Cathy est maintenant seule en pleine nuit à la barre avec une mer bien formée. Cathy s'est positionné à chaque demi heure, en notant l'heure et la position. Quand je suis revenu, j'ai eu droit à un exposé de la situation digne d'une professionnelle de la mer. 

La lune apparaît du coup. Je vois soudainement les vagues qui viennent de notre babord. Dans le creux de la vague, elle atteint ma hauteur, au moins 5 ou 6 pieds. Elles sont en rang, l'une derrière l'autre. Comme des soldats au front, qui viennent se frapper sur notre coque. Une chance que les enfants dorment.... Comme des bébés. 

Le matin, le vent se calme... un peu. Cathy va se coucher car elle a navigué depuis les derniers trois heures. Il est 6 heure du matin et j'écoute Bob Marley en voyant le soleil se lever. Un ou deux dauphins apparaissent pour me souhaiter bon matin. Nous approchons de Cape May. Cathy se lève, les enfants dorment toujours, il est 8h. On se regarde et on est fier d'avoir accomplis cette traversée. Pas facile mais nous avons gagné des gallons depuis les derniers 24 heures. 

Nous avons dormit peut-être une heure ou deux. Les enfants eux, ils ont dormit. Donc, on oublie la sieste dans la journée. Nous sommes aller se cracher sur la plage après un fish&chip et deux grosses pinte de bière. Nous avons dormis profondément la dernière nuit et avons récupéré. Nous avons goûté à la mer. 

Ah oui, avant de partir, nous avons pêché quatre bluefishs à Sandy Hook. Les premiers poissons mangés dans le bateau sur le BBQ. Un bonheur total. 

















1 commentaire:

  1. Félicitations nous sommes fiers de vous 4. Une Grande étape de franchie. Reposez vous bien et continuer d'êtres prudent.
    Gilles et Nicole du Lac Champlain

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